NEW ORLEANS

Comment suis-je arrivé là ?

Vraiment je ne sais plus, non je ne m’en souviens pas

Un cave enfumée du côté de Treme

Energie acérée, noirs et blancs mélangés

Elle est apparue sur la scène exiguë

Big Fat Mama repart au combat

Et le temps se suspend un instant

Sa voix dressée vers le ciel

Nous entraine, nous libère d’un même élan

Tous ensembles, tous ensembles…

Pas besoin de promesse et encore moins d’espoir

J’aimerai, vois-tu, quelque chose de plus fort ce soir

A l’aise sur le groove, mettre le feu aux douves

Et là, en eau trouble, sentir la vie compter double

Oh ! Big Fat Mama assure en douceur

Après quelques Bourbons pour nous chauffer le cœur

Et le temps se suspend un instant

Sa voix dressée vers le ciel

Nous entraine, nous libère d’un même élan

Tous ensembles, tous ensembles…

Dehors, la rue est dévastée

New-Orléans n’en finit pas de se noyer

Mais quand il ne reste rien

D’autre que des chansons pour demain

Mais quand il ne reste rien

D‘autre pour forcer le destin

Et le temps se suspend un instant

Sa voix dressée vers le ciel

Nous entraine, nous libère d’un même élan

Tous ensembles, tous ensembles…

CORSAIRE

Dans les limbes où je sillonne

Plus personne ne sait  qui je suis

Incognito, je m’abandonne

Aux douces morsures de la nuit

En apnée, en eau profonde

Aux bras de sirènes vagabondes

D’antiques palaces du bord de mer

Abritent le repos du corsaire

Trouveras-tu la voie

Qui mène à ma nuit

Ce chemin de croix

Plein de fureur et de cris

Trouveras-tu la voie

Seras-tu celle qui

Tout comme autrefois

Sut embraser la vie

Revenu de tous les tsunamis

Des amazones en robe de soie

Pour vaincre la mélancolie

L’ivresse du chacun-pour-soi

Je fais naufrage, je m’incline

Dans ma suite royale défraichie

Où de biens étranges gourgandines

Mettent en pièce mon autonomie

Trouveras-tu la voie

Qui mène à ma nuit

Ce chemin de croix

Plein de fureur et de cris

Trouveras-tu la voie

Seras-tu celle qui

Tout comme autrefois

Sut embraser la vie

Prince de la flibuste démoli

Par ses ténèbres de satin

Au fil des tempêtes que j’essuie

Le ciel s’est fait plus incertain

Dans mon alcôve étoilée

Je vois les choses différemment

Maintenant que mon regard s’est voilé

Victime de mon tempérament

AVEC L’HIVER

Je sais qu’il y aura d’autres matins

Je sais qu’il y aura d’autres soleils

Je sais que viendront d’autres mutins

Mais plus rien ne sera jamais pareil

T’es parti avec l’hiver

T’as pas voulu voir le printemps

Tu t’es jeté dans la rivière

En nous laissant seuls, bien plus seuls qu’avant

Je sais le temps ne garde rien

Il ne s’encombre pas des comètes

Qui brûle toujours un peu en vain

Sans pour autant laisser place nette

 T’es parti avec l’hiver

T’as pas voulu voir le printemps

Tu t’es jeté dans la rivière

En nous laissant seuls, bien plus seuls qu’avant

A quoi cherches-tu à échapper ?

Allongé sous la pluie glacée

Quelle est cette douleur insensée ?

J’espère que t’as réussi à la semer

T’es parti avec l’hiver

T’as pas voulu voir le printemps

La nuit est devenue ton repère

La vie t’attendait au tournant

Mais toi, tu ne l’as pas laissé faire

Et tant pis pour le printemps

Tu t’es jeté dans la rivière

En nous laissant seuls, bien plus seuls qu’avant

L’HEURE DU LOUP

Juste avant le jour

Au moment où

Tout peut basculer

Si tu fais tout pour

L’heure du loup

Pourrait bien t’entrainer…

Seras-tu au rendez-vous

Sans masque et sans faux-semblant ?

Y seras-tu ? Y serons-nous ?

L’âme à vif, chauffée à blanc

L’insolence en bandoulière

Un poignard dans ta jambière

Ici aucun garde-fou

Seras-tu au rendez-vous ?

Juste avant le jour

Au moment où

Tout peut basculer

Si tu fais tout pour

L’heure du loup

Pourrait bien combler…

Seras-tu au rendez-vous

Des démons qui nous consument ?

Y seras-tu ? Y serons-nous ?

Pour nous perdre comme de coutume

Dans les tréfonds de la ville

Hôtels borgnes aux jeux subtils

Gainés de cuir jusqu’au bout

Seras-tu au rendez-vous ?

Que ce soit la morsure du fouet

L’éclair d’une lame à cran d’arrêt

Du frisson pour tous les goûts

Seras-tu au rendez-vous ?

Juste avant le jour

Au moment où

Tout peut basculer

Si tu fais tout pour

L’heure du loup

Pourrait bien t’emporter…

LE PLAISIR SOLITAIRE

De la rue Blanche jusqu’aux Baléares

Elle danse nue, dans les bars

Et dressée dans la lumière,

Excite les fantasmes et les prières

Tandis qu’ils éructent toute leur misère

Noyés de vie ordinaire

Elle simule l’extase et le plaisir solitaire.

Derrière les rires gras, les mauvaises manières

Brûlent les dollars et les chimères

Au son de vieux standards d’hier

Elle ondule sa croupe incendiaire

Car à quoi rêvent-ils, le nez dans la bière ?

Les regards avides posés sur sa chair

Rongés par le plaisir solitaire.

Jamais cette fille ne sera à toi

Elle est bien trop belle, trop libre pour ça

Tu auras beau faire, tu auras beau feindre

Planté sur sa barre, il n’est rien qui puisse l’atteindre…

 

Délaissant Pigalle et la Canebière

Elle s’en ira jouer les filles de l’air

Drapée dans son voile de mystère

Sans jamais regarder en arrière

Dans tous les palaces de la terre

Elle oubliera en un éclair

Les désirs perdus et le plaisir solitaire

CLUB 421

J’ai trouvé la maison close

Et les volets fermés

Le magicien a sa dose

Mais faut-il l’en blâmer ?

A l’enseigne d’un roi oublié

Est une auberge un peu esseulée

Ici rien n’est indiqué

Chacun sait ce qu’il vient chercher

Ondulant dans la pénombre

Se jouant des apparences

Ressentant l’appel de l’ombre

Qui atténue les distances

Minuit n’est plus loin

Il est temps d’aller

Plonger dans le noir

Au bout du couloir…

CLUB 421…

L’invitation maintenant est lancée

Il n’y a plus qu’à se laisser porter

Ici tout est suggéré

Chacun est libre de consommer

Plus les langues se délient

Plus la moiteur est de la partie

A présent tout le monde est en piste

Serez-vous le prochain sur la liste ?

Ondulant dans la pénombre

Se dévoilant sans nuance

Voué à l’appel de l’ombre

Qui atténue les distances

Minuit n’est plus loin

Il est temps d’aller

Plonger dans le noir

Au bout du couloir…

CLUB 421…

S’immolant dans la pénombre

Cédant aux feux de l’urgence

Présent à l’appel de l’ombre

Qui dévaste tous les sens

Minuit n’est plus loin

Il est temps d’aller

Plonger dans le noir

Au bout du couloir…

 

CLUB 421…

Mais que font mes valises

Et mes grattes sur le palier ?

Quoi que tes cartes te disent

Laisse-moi t’expliquer

J’ai trouvé la maison close

Et les volets fermés

Le magicien a sa dose

Mais faut-il l’en blâmer ?

CE SOIR

Aux commandes d’un avenir en détresse

Parti sans laisser d’adresse

Pendant que tu regardais ailleurs

Aux commandes, sur des mers démontées

T’écluses de tous les cotés

Espérant des jours meilleurs

Mais dans la salle des machines

Faut relâcher la pression

Avant que ça ne t’assassine

Comme une arme de précision

Car ce soir, le monde nous appartient

Ce soir, le monde est dans nos mains

Car ce soir, le monde nous appartient

Ce soir, le monde est dans nos mains

Jusqu’à demain matin…

Aux commandes d’un avenir en détresse

T’essayes de te maintenir à flot

Et pas seulement à l’eau douce

Aux commandes, au diable les SOS

C’est surtout pas ce qu’il te faut

T’as tellement la vie aux trousses

Mais dans la salle des machines

Faut relâcher la pression

Avant que ça ne t’assassine

Comme une arme de précision

Car ce soir, le monde nous appartient

Ce soir, le monde est dans nos mains

Car ce soir, le monde nous appartient

Ce soir, le monde est dans nos mains

Jusqu’à demain matin…

L’HOMME INVISIBLE

Dans ton ombre portée

Je ne prends pas la lumière

J’aimerai tellement t’étonner

Mais je demeure ordinaire

Sur ton écran radar

Je n’émets aucun signal

Je croise bien ton regard

Mais c’est le vide sidéral

Je suis l’homme invisible

L’homme invisible

Toujours sur des pas, à côté de toi

Mais toi… Toi, tu ne me calcules pas…

Quel est donc ce coup du sort

Qui m’a réduit à néant

Tu me souris, tu m’adores

Mais je reste transparent

Dans ton ombre portée

Je ne suis qu’un courant d’air

Et j’ai beau tout essayer

Tu passes toujours à travers

Je suis l’homme invisible

L’homme invisible

Toujours sur des pas, à côté de toi

Mais toi… Toi, tu ne me calcules pas…

J’aurai préféré être Spiderman

Silver Surfeur ou peut-être Batman

A quoi bon ces superpouvoirs

Si tu n’es pas là… Pas là pour les voir….

SOUFFLE SUR LES BRAISES

Là, profond dans tes artères

La sensation est ténue

Aujourd’hui plus qu’hier

Aujourd’hui, le sais-tu ?

L’objectif est plus précis

Mais beaucoup moins convenu

L’horizon s’élargit

Le combat continu

Puisque rien ne t’apaise

Ne leur déplaise

Fais-en à ton aise

Et SOUFFLE SUR LES BRAISES !

Toutes ces années immobiles

A l’affût du moindre cri

Ces désertions sans mobile

Ces petites morts à crédit

Toujours en proie au doute

Chaque jour plus asservi

Il n’est rien que tu redoutes

Plus ardemment que l’ennui

Refusant le mépris

Les certitudes équivoques

Les ” il paraît “, les on-dit

Qui nous conspuent, qui nous moquent

Banals jusqu’au dégoût

Ils sont nombreux, les vois-tu ?

A hurler avec les loups

Laisse-les dire, le combat continu